we should leave it at that

Camille Gérenton

master vrije kunsten

  • Dans l'idée les éléments du décor auraient du s'agencer de façon plus harmonieuse. C'est ce que Léonard a dit, c'est ce que son assistante Lisa a suggéré aussi, et, c'est ce que, à peine une semaine plus tard, tout le reste de l'équipe chuchote à l'arrière des panneaux de bois qui cercle la scène. Le montage a duré une semaine, durant lequel six hommes et une femme ont travaillé à assembler ce qui devait être le salon des Mr et Mme Shaftesbury. (...)

    Nous avons parlé de tapisseries flamandes délicates, d'un tableau de Botéro dans un angle près de la baie vitrée qui surplombe la ville -ou la campagne, je ne sais plus. Nous avons évoqué les fantômes de ces lieux, comme des spectres indolents, invisibles et inévitables. Léonard a même invoqué ces fantômes de longues heures durant, au travers du texte bien sur. (...)

    Il a voulu la putréfaction des murs sains, la moisissure des objets de plastique, la lumière inquiétante d'un grand soleil matinal, des horloges montées a l'envers, des pas boueux sur le parquet, des meubles aux lignes tranchantes par leur courbure, des étoffes vert cyanure qui rappellent la torture des corsets teintés de poison.
    Mais il a voulu que tout cela soit discret, diffusant ces effets à retardement, comme une mauvaise digestion. Comme si, les penchants terribles et inavouables de Mr et Mme Shaftesbury dissimulés dans le chambranle des portes et entre les lattes du parquet ciré avaient diffusés des ondes insidieuses dans le tube digestif des spectateurs pour remonter quelques heures ou quelques jours plus tard en effroyable réminiscence bileuse.

  • Dans l'idée les éléments du décor auraient du s'agencer de façon plus harmonieuse. C'est ce que Léonard a dit, c'est ce que son assistante Lisa a suggéré aussi, et, c'est ce que, à peine une semaine plus tard, tout le reste de l'équipe chuchote à l'arrière des panneaux de bois qui cercle la scène. Le montage a duré une semaine, durant lequel six hommes et une femme ont travaillé à assembler ce qui devait être le salon des Mr et Mme Shaftesbury. (...)

    Nous avons parlé de tapisseries flamandes délicates, d'un tableau de Botéro dans un angle près de la baie vitrée qui surplombe la ville -ou la campagne, je ne sais plus. Nous avons évoqué les fantômes de ces lieux, comme des spectres indolents, invisibles et inévitables. Léonard a même invoqué ces fantômes de longues heures durant, au travers du texte bien sur. (...)

    Il a voulu la putréfaction des murs sains, la moisissure des objets de plastique, la lumière inquiétante d'un grand soleil matinal, des horloges montées a l'envers, des pas boueux sur le parquet, des meubles aux lignes tranchantes par leur courbure, des étoffes vert cyanure qui rappellent la torture des corsets teintés de poison.
    Mais il a voulu que tout cela soit discret, diffusant ces effets à retardement, comme une mauvaise digestion. Comme si, les penchants terribles et inavouables de Mr et Mme Shaftesbury dissimulés dans le chambranle des portes et entre les lattes du parquet ciré avaient diffusés des ondes insidieuses dans le tube digestif des spectateurs pour remonter quelques heures ou quelques jours plus tard en effroyable réminiscence bileuse.


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